Le livre

Iles du Cap Vert
Les îles lumineuses

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Extrait du livre:

L'approche des îles... À l’aube, La Volta glisse doucement sur une eau paisible. L’archipel n’est plus qu’à 35 milles. Une colline en forme de mamelon apparaît enfin, légèrement voilée par la brume. Nous observons silencieusement sa silhouette grossir. En nous rapprochant, nous cherchons vainement la trace d’un arbre, d’un arbuste… La terre que nous découvrons est d’aspect aride. Il n’y a pas âme qui vive. C’est l’île de Sal.
Nous longeons maintenant la côte. En guise de végétation, nous apercevons deux improbables éoliennes dont les pales tournent paresseusement. Un peu plus loin, nous distinguons sur l’eau une embarcation légère. Deux silhouettes s’y affairent. À notre approche, les deux pêcheurs noirs nous font un signe amical auquel nous répondons volontiers, tant ce geste chaleureux tranche avec l’austérité environnante. Nous continuons à suivre le rivage vers le sud-ouest. La terre est toujours enveloppée d’une nébulosité diffuse, qui amplifie l’impression d’aridité. J’aime cet abord de l’archipel, âpre, un peu mystérieux, presque lugubre. De cette rudesse apparente se dégage un certain parfum d’aventure.
Les premières maisons apparaissent. Un quai se profile, puis peu à peu le village de Palmeira se découvre à nous, au fond de la baie du même nom que nous avons choisie pour y crocher notre ancre. Quelques voiliers et barques de pêche se dandinent mollement. Nous nous faufilons entre eux. Au passage, un jeune Noir juché sur le pont d’un voilier battant pavillon français nous salue dans notre langue en levant le bras, tandis qu’une tête barbue apparaît dans la descente et qu’un chien nous observe du cockpit. Nous mouillons par 4 mètres de fond à proximité de la plage et plions les voiles en considérant le paysage : la bourgade montre un visage peu coquet, avec ses maisons aux moellons apparents et de nombreux toits de tôle ondulée. La plage est ornée, à son extrémité opposée au village, d’énormes citernes d’hydrocarbures. Des arbres épars complètent le panorama. Le silence à bord est bientôt rompu : « Ben ils sont où, les cocotiers ? »

Les gamins de l'île de Brava

 

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